Cérémonie du 8 mai 2021


Je vais vous relater  l'épisode tragique de la chute du réseau  Delbo-Phoenix(*) à Niort, en lien avec les Familles Fouchier et Nocquet.
 
Ce réseau de résistance Delbo-Phoenix fut très actif en Deux Sèvres.
 
Jean Hoyoux, le radio du réseau de résistance franco-belge Zéro France fut parachuté en juillet 1943 près de Thenezay. Son rôle était de détecter, coder et transmettre, à Londres, toutes les informations relatives aux implantations dans le nord de la France des V1 et V2.
 
Jean Hoyoux fut gravement bléssé, le 21 février 1944, par le traitre à la solde de la Gestapo, Pierre-Robert Lambert, au cours d'une réunion de résistants se tenant à Niort ches les époux Gibeault commerçants dans la TSF.
 
En effet, le traitre se fit passer pour un agent du réseau en entrant dans la boutique de radio et de photographie des Gibeault pas assez méfiants. Hoyoux, plus méfiant, le testa et l'autre, poussé dans ses derniers retranchementsn se saisit d'un pistolet, tira  et le blessa à la poitrine.
 
Le blessé fut conduit à l'hopital de Niort dans un endroit discret chez les religieuses. Pendant ce temps, le traitre, blessé lui aussi par balle par M Gibeault, réussit à s'extirper de la cave où il était prisonnier, à se trainer dans la rue et avant de s'évanouir, à prévenir la gestapo.
 
Une traque impitoyable commença alors.
 
Les docteurs Suire et Laffitte prirent un véhicule allemand baché et sortirent de l'hopital avec leur blessé qui avait toujours la balle dans sa poitrine. Ils firent conduire Jean Hoyoux à la ferme de Chey. Le blessé fut caché pour la nuit et le véhicule allemand fut réintégré à l'hopital de Niort,ni vu ni connu.
 
Les allemands multiplièrent les recherches, donc on ne cessa de changer de cache le blessé et les époux Gibault.
Louis Michaud, second du réseau Delbo-Phoenix, organisa la fuite éperdue d'abord en forêt de l'hermitain, dans une maison à Douhault où le docteur Suire extraya enfin la balle du poumon de Jean Hoyoux. Mais la tenaille allemande, bien aidée par quelques dénonciations locales, se resserra sur les fuyards en remontant toute la chaine de solidarité.
 
Le16 avril, Louis Michaud fut appréhendé par les allemands à Miauray près de Romans, suivi  le 18 avril 1944 par Jean Hoyoux, ainsi que les époux Gibeault à la ferme de Bourgneuf à Prailles en même temps qu' Octave et Marie Nocquet.
Le même jour, à la Gravette de Prailles, les allemands arrêtèrent 4 membres de la famille Fouchier ayant , eux aussi, hébergé Hoyoux et les Gibeault. La grand-mère fut épargnée.
En tout, 26 personnes du réseau Delbo-Phoenix furent arrêtés et déportées en allemagne, 17 d'entre elle n'en revinrent jamais.
 
Jean Hoyoux, expédié à Dachau, en réchappa miraculeusement. Vivant en belgique, il revint à Niort en 1996 pour revoir les endroits où des Deux-Sèvriens, ordinaires et anonymes, eurent pour lui, du  courage et de la générosité en marchant sans faillir devant la mort.
Il ne fut pas le seul à revenir des camps de la mort puisque Marie Nocquet revint en mai 1945 mais la famille Fouchier, déportées, ne rentra pas des camps.
 
Une photographie de la famille Fouchier est présente dans la salle des fêtes de Prailles.
 
La stele dans le cimetière de Prailles est pour rappeler aux générations futures le souvenir de Maxime Fouchier 46 ans, Léona Rivault 51 ans, son épouse , Louis Fouchier 24 ans, André Fouchier 23 ans leurs enfants. Et Octave Nocquet 41 ans. Tous arrêtés par la gestapo le 18 avril 1944, déportés en Allemgne, morts pour la France.
Je souhaite que ces manifestations du souvenir permettent de nourrir la mémoire collective pour construire un avenir de paix et de tolérance,

(*)DELBO-PHÉNIX
Réseau franco-belge chargé du renseignement et de l'exfiltration d'aviateurs alliés, Delbo-Phénix implante son quartier général dans les Deux-Sèvres, à Niort, en mai 1943.
Naissance et implantation : Le réseau de renseignement belge Delbo est créé en juin 1942 à l'initiative du service de la Sûreté de l'État belge à Londres et travaille en coopération avec l'état-major allié. Le major Émile Delannoy (Delbo) avec l'aide de Jean-Pierre Bonsang (Brulage) installe son quartier général à Paris. Les activités se déploient sur la façade atlantique pour recueillir des renseignements sur les défenses allemandes avant leur transmission aux Alliés. Suite à l'arrestation de plusieurs agents et à la découverte de planques parisiennes par les services du SIPO-SD le 22 mai 1943 à Paris, le quartier général est déplacé à Niort. Delbo devient Delbo-Phénix. 

Morts pour la France 1939-1945
stèle et monument Prailles
 
 Nocquet Octave
né le 24/03/1903 à Prailles fils de Louis et de Clémence AIMÉ, marié le 31/10/1925 à Aigonnay avec Marie Lucie Apercé
Mort en déportation , mort pour la France le 03/04/1945 à42 ans à Hambourg en Allemagne au camp de concentration de Neuengamme
arreté par le gestapo le 18/04/1944
 
Fouchier Maxime
né le 30/06/1898 à Prailles fils de louis étienne et de cécile Gonchier, marié le 25/09/1919 à Prailles avec Léonie Eugénie Rivault
Mort en déportation , mort pour la France le 05/01/1945 à 46 ans en Allemagne à Sachsenhausen
arreté par le gestapo le 18/04/1944- déporté en allemagne convoi du 07/06/1944
 
Rivault Léona Eugénie
née le 14/11/1893 à Prailles, épouse de Maxime Fouchier
Mort en déportation , mort pour la France le 31/1/1945 à 51 ans en allemagne
arreté par le gestapo le 18/04/1944
 
Fouchier André
né le 24/04/1921 à Prailles, fils de Maxime et de Léonia Eugénie Rivault
Mort en déportation , mort pour la France le 05/11/1944  à 23 ans à Hambourg en Allemagne au camp de concentration de Neuengamme , matricule 34361
arreté par le gestapo le 18/04/1944-déporté ne allemagne convoi du 07/06/1944
 
Fouchier Louis
né le 21/01/1920 à Prailles fils de Maxime et Léona Rivault
Mort en déportation , mort pour la France le 05/04/1945 à  25 ans
arreté par le gestapo le 18/04/1944-déporté en allemagneconvoi du 07/06/1944
 

Morts pour la France 1939-1945
monument La Couarde

 
Gallas Raymond
78e RI infanterie
tué à l'ennemi
mort pour la France le 09/06/1940 dans la somme (80)
 
MAJAULT Fernand Marcel
125e RI infanterie
né le 01/01/1913 à la Couarde
décès le 16/05/1940 à Walcourt en Belgique à 27 ans.
 
Morts pour la France 1939-1945
monument Prailles
 
Bonmort Lucien Charles
né le 08/01/1906 à Prailles
sous-lieutenant
mort pour la France le 09/06/1940 dans la foret de Dieulet près de Beaufort en Argonne (Meuse 55) à 24 ans, tué par éclats d'obus